Charles Deconfin

Charles DeconfinJe suis Charles Deconfin et on m’a demandé d’être le maire de St André le Désert en 2014. Les membres élus du Conseil Municipal de l’époque rencontraient des difficultés à choisir, car la plupart d’entre eux étaient jeunes et n’en avaient pas le temps. Moi, j’avais le temps et c’est heureux, car on est maire tous les jours. J’aime être en contact avec la population, je suis bien ici.

Je me sens intégré ici à St André, et ce depuis le moment où on a acheté notre maison au Gros Chigy, il y a 40 ans. Il faut s’adresser aux gens, écouter leurs histoires, leurs soucis. Et bien sûr, les artisans locaux ont aidé à rénover la maison. Pendant 30 ans, la maison a été notre résidence secondaire et depuis ma retraite il y a dix ans, nous y habitons en permanence. Nous nous sommes facilement intégrés ici et je suis étonné de lire que ce n’est pas facile pour d’autres. Je pense qu’il faut faire des efforts, mais que la population est accueillante.

Outre le temps que j’ai à consacrer à mes activités de maire, j’ai aussi une longue expérience dans la fonction publique. Après une carrière qui m’a emmené de la Cour des Comptes, aux présidences de différentes Chambres Régionales, j’aime beaucoup voir la gestion publique de l’autre côté, du côté pratique.

J’ai commencé à travailler à Paris au ministère des finances, à la Cour des Comptes. Puis, dans les Chambres régionales de comptes, d’abord la chambre de Rhône-Alpes à Lyon et de là, nous avons voyagé. J’ai eu des postes de président de la Chambre des Comptes à La Réunion, on a vécu en Guadeloupe et j’ai beaucoup aimé ces périodes de ma vie dans les îles. C’était mieux qu’à Nantes. Finalement, nous sommes rentrés en Métropole et j’ai fini ma carrière à la Cour des Comptes à Paris.

Nous avons donc beaucoup bougé et notre maison de campagne était comme une sorte de point d’ancrage. Nous habitions à Lyon, dans une location, et souvent pour rentrer de Paris on passait par les petites routes, par Brancion, Cormatin etc. Ma femme et moi sommes tous les deux de la région et nous aimions beaucoup les paysages de Saône et Loire.

Saint André le Désert est une petite commune, mais on a réalisé déjà pas mal de projets : la salle communale, l’entrée du Bourg (le terrain de basket), la nomination des rues. En revanche, les dernières années, on a délaissé la voirie. Et je me suis rendu compte que la tâche principale d’une commune est l’entretien des routes, la voirie à renouveler, et on va continuer, mais ça représente un coût important et c’est pourquoi on travaille ensemble avec d’autres communes. Dernièrement on a beaucoup discuté des ralentisseurs au conseil qui rencontrent beaucoup d’opposition. Ils ne sont pas pratiques pour les tracteurs et les bétaillères, ils sont moches, dangereux pour les voitures etc. Les habitants du Gros Chigy ont demandé des mesures pour forcer les automobilistes à ralentir dans la descente (parce qu’en bas de la descente il y a l’arrêt du car scolaire). Avant de prendre une décision, je voulais des chiffres et des statistiques, nous avons donc investi dans un radar qui enregistre le nombre de passages et la vitesse. Nous avons encore des ajustements à faire, de l’emplacement, de comment l’utiliser.

Personnellement, je tiens beaucoup à ce que le patrimoine de la commune soit restauré et j’ai poussé le conseil un peu dans ce sens. Je suis donc très content que les travaux de restauration du bâtiment derrière la boulangerie débutent bientôt. Il s’agit de la vieille annexe de la cure. J’ai encore connu le curé. Ce bâtiment est typique de la Bourgogne et fait partie du patrimoine du village. Il y a d’autres projets encore…

Être maire, « père des citoyens » ne me gène pas. Tout le monde peut venir me voir.

En ce qui concerne les éoliennes : J’ai senti que certaines personnes m’étaient hostiles. Avec le conseil nous pensions bien faire, que ça nous donnerait un avantage écologique et que ça pourrait faire rentrer de l’argent pour la commune. L’agressivité des gens opposés à cette idée m’a surpris.

La salle des fêtes, certes pour un coût élevé, est maintenant aux normes avec une belle cuisine et une chambre froide. Les habitants de St André peuvent l’utiliser, mais il y a des soirs où la salle sera louée (surtout les samedis) ce qui donne des revenus à la commune.

Pendant la crise sanitaire nous avons fait beaucoup d’efforts pour obtenir des masques, on les a distribués, et il y a des membres du conseil qui ont apporté les médicaments et les courses à certaines familles et personnes en difficultés. Je crois à l’action, plus qu’à la communication. Françoise Dussably fournit un grand effort de communication, on a prévu de faire un site, mais nous n’avons pas le temps et nous voulons que ce soit un site fait par le conseil municipal. C’est bien cependant, qu’il y ait d’autres initiatives, comme ce site.

Je suis fière du travail que je fais avec le conseil municipal. Ils ont par exemple repris l’entretien de la voirie quand le cantonnier ne pouvait pas le faire à cause de ses problèmes de santé. Cela se passe très bien avec le conseil.

J’ai vu la commune changer au fil des années. Maintenant il y a environ 40% de la population qui vient de l’extérieur et j’aime bien voir l’installation des familles, il faut des enfants pour garder l’école ouverte ! Parce qu’une commune sans école, c’est fini…

Presque toutes les maisons ont été vendues depuis le début de la crise sanitaire et même si la plupart sont des résidences secondaires, c’est une bonne chose. Ces gens ont choisi la région parce qu’ils l’aiment et qui rénovent les maisons. Finalement, le changement de population a toujours existé, il y a un peu plus d’étrangers qu’avant, mais je suis persuadé que ça ne change pas le caractère du village. Ce ne sera plus des agriculteurs, mais ça fait longtemps que ce ne sont plus des agriculteurs. Je ne pense pas que l’arrivée de nouveaux habitants changera la dynamique, mais il faut que tout le monde fasse l’effort de s’intéresser aux autres et tout se passera très bien.

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